et quelques questions pour mettre la main à la pâte !

C'est l'histoire de Paola et Laurence Jennings qui ont eu un coup de foudre pour Wangen où ils ont acheté une maison ancienne qu'ils restaurent au coeur du village.
Depuis leur arrivée, Laurence se voit boulanger à Wangen et va entreprendre une reconversion professionnelle à la rentrée. Il nous raconte son parcours unique et son projet séduisant tout en nous demandant de bien vouloir répondre à quelques questions, après ou avant !
Si vous n’avez pas envie de lire mais souhaitez tout de même savoir de quoi il s’agit et
me donner un coup de main, je vous serais très reconnaissant de remplir ce questionnaire :
Si vous avez envie de lire, alors allons-y.
Je m'appelle Laurence. Je suis né à Rome d’un père anglais, et je n’ai jamais vraiment trouvé ma place en Italie. C’est donc avec joie que je suis parti étudier aux Pays-Bas. Depuis ce départ, il n’y a qu’une chose que j’ai toujours regretté : l’absence d’une vraie pizza napolitaine.
Après mes études, j’ai atterri à Strasbourg pour faire un doctorat en science des polymères – une discipline que j’ai toujours secrètement su être aussi celle… du gluten. Mais, comme cela arrive souvent, j’étais trop occupé à travailler sur ma thèse pour me consacrer à ma véritable passion.
Citadin vivant en appartement, je ne pouvais évidemment pas avoir de four à bois. Alors j’ai dû enfiler ma casquette de chercheur pour tirer le meilleur de mon four domestique. Pendant des années, j’ai tenté toutes sortes de méthodes classiques, jusqu’à ce que je tombe sur un billet de blog à l’allure antique intitulé : « La vera pizza napoletana a casa si può fare!!!! ». (La vraie pizza napolitaine peut être faite à la maison) Avec quatre points d’exclamation, impossible de douter.
L’idée était simple : faire chauffer une poêle en fonte sur le feu au maximum, y déposer la pizza, puis passer la poêle sous le grill brûlant du four. Simple sur le papier, mais franchement stressant – risque de se brûler à chaque étape, casser le grill, ou les deux.
C’est à cette époque aussi que le covid a débarqué. D’un côté, j’avais déjà un thermomètre infrarouge (merci ma passion pour la pizza), de l’autre, plus de levure en magasin. Comme tout le monde avait décidé de devenir boulanger, Je suis donc entré dans le terrier du lapin du levain naturel. Dès la fin du premier confinement, j’ai acheté des stocks de farine, et j’ai commencé à faire du pain.
J’ai initié plusieurs levains maison, avec des farines locales : seigle, blé… Mais un jour, ma petite sœur en mission en Sardaigne m’a ramené un levain de semoule, soi-disant vieux de 100 ans. Tout le monde dit ça, évidemment, donc à prendre avec des pincettes... mais j’ai choisi d’adopter celui-là. Depuis, c’est devenu un levain de blé, et j’ai abandonné mes rêves de farines italiennes à haute teneur en gluten, car j’ai appris à obtenir de bons résultats avec des produits locaux.
Comme vous l’avez sûrement compris, j’aime raconter les détours qui m’ont mené là où je suis. J’ai sauté bien des chapitres : les pains sans pétrissage, les essais-erreurs du levain, la quête de l’« oreille » parfaite, les abandons forcés quand le travail prenait toute la place. Puis un jour, ma sœur (la même) s’est mise à faire des pains magnifiques. J’étais jaloux. J’étais censé être le prof, elle l’élève.
À ce moment-là, j’habitais déjà à Wangen – le plus beau village du monde, que j’ai aimé au premier regard en passant devant la scierie en route pour visiter la maison où je vis aujourd’hui avec ma femme Paola. Boosté par cette jalousie fraternelle et par mon amour pour ce village et ses habitants, je me suis remis à faire du pain, beaucoup, que j’ai commencé à offrir autour de moi car je ne pouvais pas manger tout. Je me souviens avec émotion de ce jour où j’ai donné un pain à la femme du dernier boulanger du village : elle a insisté pour le payer, m’a complimenté sur la mie, et m’a dit que je ferais un bon boulanger.
Et voilà le dernier chapitre : le mois dernier, j’étais à nouveau sous pression au travail, tout en gérant un chantier de rénovation à la maison – artisans du coin et d’ailleurs travaillaient sur le toit, les fondations, la façade, etc. Cela a ravivé en moi l’envie de devenir artisan ici, à Wangen. De passer mes journées à faire ce que j’aime, et discuter avec les gens qui aiment ça, ou qui aiment juste discuter.
C’est ce parcours qui m’a poussé à m’inscrire à un CAP boulanger dès septembre. Mon projet est simple : pendant ma préparation au diplôme, construire un four à bois dans ma cour et ouvrir une boulangerie avec pizzas à emporter les soirs de week-end. La boulangerie serait aussi un lieu d’échange, où l’on pourrait venir boire un café et discuter en français, en italien, en anglais – et, je l’espère un jour, en alsacien.
Plus tard, une fois les travaux terminés, je compte ouvrir une petite pizzeria, où l’on pourra partager autour d’un stammtisch les produits de ce village magnifique et des gens qui le font vivre.
Merci infiniment d’avoir lu jusqu’ici, et merci encore de remplir ce questionnaire pour m’aider à aligner mes rêves de pain avec vos envies de bon pain.
Vielmols grazie !
Si vous avez lu jusqu' ici, je vous serais très reconnaissant de remplir ce questionnaire :
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LEONE Jean-Paul (dimanche, 01 juin 2025 20:58)
De temps en temps nous pourrions commander un dessert, genre tiramisu..
En espérant avoir répondu correctement et surtout clairement au questionnaire!
Amitiés
Jean-Paul